Marque employeur et intelligence artificielle au programme

Rédigé le 05/12/2023


L’UCV a organisé les 11 octobre et 15 novembre derniers deux séances d’information sur deux thématiques d’actualité : la marque employeur et l’intelligence artificielle. Retour sur ces deux soirées.

Rendre ma commune plus attractive et visible en tant qu’employeur

Tel était le thème de la première soirée. En effet, la pénurie de personnel touchant toutes les entités, qu’elles soient publiques ou privées, il est plus que jamais nécessaire de se démarquer en tant qu’employeur. D’après une étude de PwC, en raison notamment du départ à la retraite des baby-boomers, les administrations publiques devront faire face d’ici à 2030 à une pénurie d’un quart de leur personnel !

Pour se démarquer, créer une « marque employeur » peut être une solution. Cela consiste à analyser le processus en termes de ressources humaines (RH) déjà mis en place dans sa commune, à mettre en exergue les points forts et à identifier les aspects à améliorer, tel que l’expliquait Magali Fischer, consultante RH et première intervenante de cette soirée.

La deuxième étape est celle de la communication institutionnelle qui a pour but de mettre en avant les points forts identifiés tout en ciblant les bonnes personnes, ceci afin d’attirer les candidat·es qui sont le plus susceptibles de répondre aux critères de recrutement. Fabienne Pini Schorderet, en charge au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de la communication de la Direction des ressources humaines ainsi que de la marque employeur, a exposé le travail actuellement fait par cette entité publique pour créer une marque employeur.

L’objectif est à la fois d’attirer mais aussi de fidéliser. Le CHUV a notamment réalisé un sondage pour identifier ce qui motive ses employé·es à venir travailler et a défini, grâce à cela, l’« archétype » de l’employé·e du CHUV ainsi que ses valeurs. Dans sa communication, le centre hospitalier n’hésite pas non plus à être transparent sur ce que cela implique de travailler à l’hôpital (horaires parfois décalés, rythme soutenu, etc.). Le but de la marque employeur n’est en effet pas de faire de la publicité mensongère en idéalisant son entité car cela serait contre-productif et augmenterait le nombre de démissions (des nouveaux arrivants mais aussi des employés actuels) ; il convient de mettre en avant les atouts existants.

De nouveaux supports de communication ont aussi été créés par le CHUV : un site web « carrière » a ainsi vu le jour, des vidéos sur certains métiers exercés au centre hospitalier ont été créées, à la demande des actuels employés, les annonces RH ont été repensées, tout comme la journée d’accueil des nouveaux et des flyers sur des métiers spécifiques ont été distribués.

Recruter plus facilement et plus qualitativement est et va rester ces prochaines années un véritable défi pour les entités privées et publiques et notamment pour les communes. Mettre en avant les atouts à travailler dans une commune, notamment le fait que cela permet d’œuvrer pour la collectivité, ne peut ainsi qu’être bénéfique à toutes les communes vaudoises.

Intelligence artificielle et communes vaudoises : souffler le chaud et le froid

Œuvrer pour la collectivité était aussi un des mots-clés de la séance d’information du 15 novembre sur « Intelligence artificielle et communes vaudoises ». L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) doit en effet être vu comme un outil et non pas un objectif en soi. Qui plus est un outil au service de la collectivité. Tels étaient les propos d’Anne Rizzoli qui nous partageait les réflexions de la commune d’Yverdon-les-Bains quant à la transition numérique et la manière d’appréhender l’intelligence artificielle au sein d’une commune vaudoise. Anne Rizzoli a, à cette occasion, comparé l’organisation actuelle d’une séance de Municipalité – avec ce que cela implique en termes de personnel et de temps de travail – et l’organisation de cette même séance à l’aide de l’intelligence artificielle. De quoi faire rêver !

Jehan Laliberté, fondateur de Systemz et passionné d’IA, a également fait souffler le chaud lors de cette soirée du 15 novembre via des démonstrations en live. Ce dernier a, en quelques clics et à l’aide de ChatGPT et d’autres outils d’intelligence artificielle, pu résumer ce qu’est la nouvelle péréquation intercommunale vaudoise (NPIV) et créer des graphiques simples pour expliquer ce sujet complexe. En quelques secondes, il a même été capable d’obtenir un poème en alexandrins permettant d’expliquer la NPIV à un débutant ! Sur la base d’un enregistrement audio de la présentation de l’intervenant suivant, il a également pu retranscrire, en quelques clics toujours, l’entier des propos de Johan Rochel et créer une présentation powerpoint de son intervention.

Le but de cette soirée n’était néanmoins pas de montrer uniquement les prouesses que l’IA est capable de faire et le gain de temps qu’elle peut nous procurer. La place était aussi aux réflexions à propos de son utilisation. Johan Rochel, co-directeur d’ethix – Laboratoire d’éthique de l’innovation –, chercheur mais aussi formateur à l’UCV, a présenté les enjeux éthiques de l’utilisation de l’IA. Où vont les données que l’on fournit à l’IA, quel impact sur le marché du travail, sur les inégalités, sur les interactions sociales, sur l’environnement (serveurs, cloud, etc.)… autant de questions qu’il est nécessaire de se poser avant de devenir un adepte de l’IA car, comme il le rappelait, « la machine n’est jamais responsable, c’est toujours l’humain qui l’est », quand bien même l’humain décide de confier son travail et ses décisions à la machine. Au niveau communal, les multiples défis, en matière de compétences, de bouleversement des emplois, d’outils de travail, d’implémentation mais aussi de bases légales ont également été présentés par Anne Rizzoli.

Cette soirée a ainsi permis à toutes les personnes de souffler le chaud et le froid quant à l’IA mais nous a aussi fait prendre conscience, qu’on le veuille ou non, qu’il va falloir vivre avec (et si possible pas « contre ») ces prochaines décennies ! 

Les présentations diffusées lors de ces séances sont disponibles sur ucv.ch/seancesinfo (sous Evénements passés / Séances d’information).

Article rédigé par Stéphanie Andrzejczak, Chargée de communication et du magazine Point CommUNE ! à l’UCV.