Arrêt sur invité : Olivier Viret, responsable du secteur viticulture et cultures spéciales à l’Etat de Vaud

Rédigé le 20/02/2024


Né à Bienne, quadrilingue, marié et père de trois enfants, le Docteur Olivier Viret a rejoint l’Etat de Vaud, à son poste actuel, en 2017. Passionné, il répond avec plaisir à nos questions sur son rôle et le plan de relance 2022-2027 de la viticulture vaudoise.

Quel a été votre parcours avant d’arriver à l’Etat de Vaud ?

Ingénieur EPFZ et titulaire d’un doctorat dans le domaine des maladies des végétaux par des bactéries et champignons nuisibles, je suis parti, mon diplôme en poche, six mois en Australie, dans un des plus grands domaines viticoles du pays. En 1993, je suis entré à Changins (Agroscope) où j’ai occupé différents postes durant vingt-cinq ans, avant de rejoindre l’Etat de Vaud en 2017.

Quel est votre rôle au sein de l’Etat de Vaud et en quoi consistent ses missions ?

Je suis responsable de la vitiviniculture vaudoise, des autres cultures spéciales (arboriculture et maraîchage), des domaines de l’Etat de Vaud à Marcelin et aux Hospices cantonaux (Villeneuve et Aigle) et de la protection des végétaux, toutes cultures confondues. Pour la vitiviniculture, ma mission consiste à :

  • Mettre en œuvre la législation fédérale en la matière (cadastre viticole, registre des vignes, droits de production annuels, contrôle de la vendange) ;
  • Effectuer la veille de la législation cantonales en la matière ;
  • Superviser les domaines de Marcelin (pédagogique et expérimental) et des Hospices cantonaux
  • Suivre le marché du vin et le positionnement des vins vaudois dans le marché suisse ;
  • Concevoir une orientation stratégique pour le maintien du vignoble vaudois, en accord avec l’interprofession (communauté interprofessionnelle du vin vaudois (CIVV)).

Pourquoi un plan de relance 2022-2027 de la viticulture vaudoise a dû être mis en place ? Quels en sont les grands axes ?

Le plan de relance a pour but de maintenir la viticulture vaudoise et d’adapter les conditions-cadres pour renforcer l’attractivité des métiers de la vigne et du vin. En effet, depuis la libération du marché suisse à la fin des années 1990, la part des vins étrangers n’a cessé d’augmenter, pour atteindre les deux tiers de la consommation du pays. A cette réalité s’ajoutent les aléas climatiques qui complexifient la production de raisin. Les trois axes du plan de relance sont :

  • Renforcer la position des vins vaudois sur le marché par une promotion forte ;
  • Diminuer l’empreinte environnementale du vignoble par des mesures dans le plan phytosanitaire cantonal ;
  • Permettre aux exploitations vinicoles de créer ou de transformer des infrastructures d’encavage répondant à une optimisation de la gestion énergétique par l’accès aux fonds perdus et aux crédits sans intérêt de l’Etat de Vaud. Pour ce faire, le Conseil d’Etat a adopté le 9 janvier dernier une révision complète du règlement fixant les mesures financières en faveur des améliorations (RMFAF) qui est entré en vigueur le 1er janvier 2024.

Ce plan comprend notamment des soutiens financiers aux vignerons et vise une segmentation plus marquée des vins et un positionnement différent des diverses zones de production. Une adaptation des appellations d’origine contrôlée (AOC) est ainsi prévue.

Quel rôle les communes propriétaires de vignes ont à jouer dans ce plan de relance ?

Nous comptons sur elles pour faire la promotion de ce plan et le soutenir politiquement. L’enjeu est le maintien du vignoble et son développement ! En effet, le vin indigène concourt à la performance générale de l’économie régionale. Il s’agit de le préserver, dans l’intérêt général. 

Le plan de relance dans son intégralité est disponible sur ce lien.

Photo © Steve Guenat / UCV